
L’Octodon bridgesi est l’une des quatre espèces du genre Octodon, appartenant à la famille des Octodontidae. Comme son cousin Octodon degus, il est endémique du Chili 01. Il a été nommé en hommage à Thomas Bridge, l’un des premiers à avoir rapporté des spécimens pour identification 02. Plus lisse et plus musclé que les octodons de compagnie, le dègue de Bridge présente une couleur agouti uniforme, avec des zones plus claires autour du ventre. Il possède la fourrure la plus épaisse de toutes les espèces d’octodons. Cette espèce est classée vulnérable sur la liste rouge de l’IUCN 03. À ce jour, la documentation sur l’Octodon bridgesi reste très limitée.
Répartition géographique

Comme les autres espèces du genre, Octodon bridgesi est endémique du Chili, vivant principalement dans la partie centrale du pays. Son habitat tend à se restreindre en raison de l’activité humaine, notamment la création de parcelles agricoles, qui réduit considérablement son écosystème 04. On le retrouve aussi en Argentine, notamment dans le parc national Lanín. Au Chili, il est présent dans la région du Maule, une zone agricole et forestière, ainsi que dans les régions du Bío Bío, de Nahuelbuta, d’Araucanía, à travers la cordillère des Andes, et jusqu’à Curicó. Les limites exactes de son aire de répartition restent méconnues, mais il est observé entre le niveau de la mer et 1 200 m d’altitude 03.
Mode de vie de l’Octodon bridgesi
Habitat
Comme toutes les espèces d’Octodontidae, Octodon bridgesi est un animal fouisseur, mais il ne creuse pas de terriers : il construit des nids dans les herbes sèches ou sous les arbustes. Il vit dans des zones boisées, buissonneuses ou clairsemées, en montagne ou dans les vallées andines. Cette espèce s’adapte à de nombreux environnements différents et s’abrite sous le couvert des fourrés pour échapper à ses prédateurs.
Son habitat comprend des plantes telles que Aristotelia chilensis, Lithraea caustica, Peumus boldus, Gevuina avellana, Escallonia pulverulenta, Ugni molinae et Teline monspesulanum, qui constituent également une part de son alimentation. Dans le bassin du Biobío, il fréquente les forêts de Nothofagus dombeyi (Coigüe), Araucaria araucana (araucaria du Chili), Nothofagus pumilio (lenga), ainsi que les plantations de Pinus radiata et autres terrains sclérophylles. Comme Octodon degus, il préfère les broussailles touffues avec une faible densité d’arbres et des espaces dégagés 05.
Il partage son habitat avec d’autres rongeurs, tels que Octodon degus, le rat-chinchilla (Abrocomidae), Spalacopus cyanus, Aconaemys fuscus et Lagidium viscacia.
Prédation
Comme tout petit rongeur, Octodon bridgesi est une proie facile pour de nombreux oiseaux et mammifères de taille moyenne. Il est notamment chassé par les chouettes effraies, qui peuvent représenter jusqu’à 10 % de leur alimentation hivernale. D’autres prédateurs incluent la guigna (Leopardus guigna) et le renard de Magellan (Lycalopex culpaeus). Des traces archéologiques suggèrent également que l’homme l’a consommé entre 4400 et 1500 avant J.-C.
Avec l’introduction d’espèces invasives, Octodon bridgesi subit la concurrence d’animaux qui détruisent son habitat et épuisent ses ressources naturelles, comme le rat noir (Rattus rattus), le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) ou la chèvre domestique (Capra hircus).
Comportement social et rythme de vie
La plupart des scientifiques s’accordent à dire que l’espèce est nocturne, selon des observations en laboratoire 06 07 ou sur le terrain, comme pour Octodon lunatus. Vivant en forêt, il dispose d’un corps agile, grimpe aux arbres et sur les troncs pour se nourrir. Il semble apprécier particulièrement les pins de Monterey (Pinus radiata), qui composent une grande partie de son alimentation 05.
Le dègue de Bridge est un animal social, sans toutefois atteindre les densités de population observées chez Octodon degus 05. Sa densité moyenne est de 8 individus par hectare, variant de 2 à 8 en hiver et été, et pouvant atteindre 16 à 18 au printemps et à l’automne, pendant la reproduction et l’élevage des jeunes. Les femelles ont un cycle de reproduction similaire à celui des Octodon degus, mais ne donnent naissance qu’à 2 ou 3 petits à la fois.
Sources
- Woods, C. A., & Boraker, D. K. (1975). Octodon degus. Mammalian Species, 67, 1–5. https://doi.org/10.2307/3503820[↩]
- Muñoz-Pedreros, A., & Yáñez, J. (2000). Estado actual de la mastozoología en Chile. Mastozoología Neotropical, 7(2), 109–127.[↩]
- International Union for Conservation of Nature. (2022). Octodon bridgesi. The IUCN Red List of Threatened Species 2022: e.T15087A115124772. https://www.iucnredlist.org/species/15087/115124772[↩][↩]
- Saavedra, B., & Simonetti, J. A. (2003). Holocene distribution of octodontid rodents in central Chile. Estudios Geológicos, 59(1-2), 105–111.[↩]
- Ministerio del Medio Ambiente. (2012). Ficha de antecedentes de especie: Octodon bridgesi.[↩][↩][↩]
- Vera, F., Palacios, A. G., & Larraín, F. (2005). Circadian chronotypes among wild-captured west Andean octodontids. Biological Research, 38(3), 355–365.[↩]
- Vera, F., Palacios, A. G., & Larraín, F. (2006). Circadian chronotypes among wild-captured west Andean octodontids. Biological Research, 39(2), 243–250.[↩]