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Certains troubles peuvent toucher les organes reproducteurs de l’octodon, bien que ces affections restent globalement rares. Chez les femelles, les pathologies sont variées et peuvent être liées à des maladies ou à des complications lors de la reproduction. Comme pour les pathologies digestives, les consultations pour les maladies reproductives représentent environ 10% des octodons vus en consultation, contre 60% pour les problèmes liés aux dents01.
Seul un vétérinaire connaissant l'Octodon degus est à même de poser un diagnostic et de proposer des traitements adaptés. Attention à ne pas autodiagnostiquer ses animaux, cela peut conduire à une aggravation de l'état de santé.
Pathologie reproductive du mâle octodon
Paraphimosis (prolapsus)
Le prolapsus (paraphimosis) est un trouble qui empêche la rétractation du pénis dans son fourreau et qui peuvent se produire chez l’octodon mâle01. Ces problèmes sont observés en cas de blessure ou traumatisme, d’une reproduction excessive, de la formation d’un anneau de fourrure ou de saleté accumulées autour du pénis. Si le pénis n’est pas remis en place, un ulcère peut se développer, ainsi qu’une inflammation voire une nécrose. Cette dernière peut entrainer une obstruction de l’urètre et des pathologies urinaires. Il est donc important d’aller voir un vétérinaire rapidement si l’organe ne se remet pas en place. Une amputation peut être envisagée si le vétérinaire n’arrive pas à faire se rétracter le pénis de l’octodon02.
Différentes pathologies reproductives de la femelle octodon
Les pathologies chez la femelle sont plus variées et surviennent souvent lors de la gestation03 04. Il arrive quelquefois que la femelle octodon soit atteinte de cancer notamment de l’utérus, mais la majorité des pathologies se développent lors de complications avec les foetus.
Toxémie de gestation
La toxémie de gestation survient les dernières semaines avant la mise bas, ou juste après celle-ci03. Cette maladie est induite par une hypoglycémie et une cétose. Elle est causée par un déséquilibre alimentaire entre le besoin d’énergie de l’octodon et son apport. Cela peut être lié à une mauvaise alimentation, un problème lors de l’absorption des aliments ou un besoin élevé des foetus.
Cette maladie cause des symptômes assez prononcés05: une fatigue générale brutale, une anorexie, une tachypnée. L’octodon reste amorphe et peut présenter des difficultés à respirer. Les traitements mis en place sont à base d’antibiotiques et de corticoïdes, ainsi qu’une réhydratation supplémentée en Calcium.
Le diagnostic est généralement assez réservé, la toxémie pouvant causer chez l’Octodon degus la mort en quelques heures. Il est parfois envisageable de tenter une césarienne, mais la survie des bébés est très faible.
Dystocie
La dystocie est la difficulté lors de la mise bas. Elle peut être induite chez l’octodon à cause d’un mauvais placement des bébés ou encore d’un trop grand nombre de petits. Si ce problème reste rare chez cette espèce, elle peut aussi passer inaperçue à cause de la forme du placenta et du fait que le cordon ombilical est très court chez l’octodon. Les dystocies sont souvent favorisées chez les animaux obèses ou ayant une portée trop nombreuse. Les femelles octodons trop jeunes ou saillies trop souvent peuvent également avoir des mise bas difficiles. Enfin, les malformations sont également une cause possible.
La dystocie s’observe lorsque la mise bas dépasse les 30 minutes entre chaque naissance et que l’animal est en travail depuis plus de 4h06. Une injection d’ocytocine peut être pratiquée, mais une réponse comme la césarienne ou l’ovariohystérectomie doit être envisagée.
Infection utérine
Les infections utérines sont relativement rares chez les octodons. Les symptômes montrent un abattement de l’octodon avec de l’anorexie, un abdomen volumineux et douloureux et des écoulements vulvaires en cas de pyomètre ouvert07. Un traitement antibiotique doit être mis en place. Le pronostic dépend de l’état général de l’octodon. L’ovariohystérectomie est parfois préconisée dans les cas les plus graves. L’utilisation de prostaglandines associées aux antibiotiques peut représenter une alternative à la chirurgie.
Conclusion
Les mâles comme les femelles doivent être examinés régulièrement pour vérifier s’il sont atteints ou non de maladies. Pour les femelles en gestation, il convient de surveiller avec attention l’état de l’Octodon degus tout au long de la gestation. Les maladies des organes reproductifs sont plus rares chez les femelles, mais souvent plus dangereuses pour leur santé. Leur alimentation doit être surveillée avec une grande attention afin de garantir une bonne santé de la mère.
Sources
- Diseases in pet degus: A retrospective study in 300 animals[↩][↩]
- Surgical narrowing of the preputial orifice for treatment of recurrent penile prolapse in a degu (Octodon degus)[↩]
- Handbook of exotic pet medicine[↩][↩]
- Ferrets, Rabbits, and Rodents Clinical Medicine and Surgery by Katherine Quesenberry, Christoph Mans, Connie Orcutt[↩]
- TOXEMIE DE GESTATION (Maladie des agneaux jumeaux)[↩]
- Diseases of Small Domestic Rodents – Virginia C. G. Richardson[↩]
- UN NOUVEL ANIMAL DE COMPAGNIE : OCTODON, OCTODON DEGUS[↩]